Orobuu

L'élégie de Kimberly Ann Art

et demeure
incertaine
cesse rouge en mai aux
joues
géniales
malade emmêlé au reste
gris penser à toi doux d'aussi loin que
le gris l’emporte aussi loin sans
ça
loin maigre leurre
lueur de myrtille
groins de fer qu’abolissent
doucereuses
fluide tôt le jour
née debout
ébloui
la marque de fabrique des
entrailles
pouls boules quiès
manquent à vie
fouilleuse
la lumière brûle l’os de la
fougère
un grand verre de ciment brut
pour éclaircir la
croûte
la carène
carcasse
ciel peur
t’en veux pour ton
or t'en veux ton empire et
ton univers
herbe militaire
allongée à l’étoile
ballot de sang
international
toi qui raccroches des petits ballons ronds
à ta cause
pleurs sont les otaries au sol
orbes dodues
une bâche bleue au
millième de millimètre
recouvre la pensée
qui crève-coeur un
labour de lard
au feutre ingrat
Nik les

fondant
beurre des désastres et
astres
le faux bond du
vacarme
à force de se démonter plus
personne n’avait ses os
pour bien se tenir et
on a du regarder les
choses en face
elles donnaient mal
au ventre
des douleurs innombrables
tel lait périmé tel légume puant
on a serré les mains
nombreuses des
officiels
on a bu en l’honneur
des tyrans

j’ai oublié mains
de peaux mortes
cosses aux abois
brisure de sueur
mille-feuilles dans le
geste empalé
quotidien
pardon pour le monde
tout le monde pardon pour
pardon
ai fait tout pour que
tour à tour tour aille mieux
ai fait tout pour que
fonctionne et se plie en moi-même
et offre sa
plénitude enchantée son
exaltation exaltante
corps heureux
qu’une chose une seule cette
sorte de l’axe
physique
de la chimie la biologie et
les molécules
autocratiques
toutes en groupes
quantité de petits empires
muets nous destinent
c’est comme s’asphyxier dans un
raisin rouge
douce et beau
halo mauve buée
parme
tu sais parfois l’impression de
elle a glissé de la table
on la recherche pour
rien au monde on la recherche

yeux de si loin marrons
ou je sais pas
à voir y’a rien y’a pas
eu de
moment idéal
se sont évadées
en états mal foutus
électricité engloutie
eaux lourdes
cauchemars des
gens
normaux
là les rongeurs ont
des tanières
de terreur brune
à grandes jambes
la prairie traversée
cadavres d’hareng saur
sang du sol
les molaires des
truies dans les
feuilles du
fraisier
misère est ma bouche
qu’un
dentiste plonge l’
aspirateur à salive
la forêt
visqueuse en PLS
les gens immondes
heureuse
parmi les
anguilles de sable que
faire ???
s’enfermer à double
pouls un rubis cassé
bête coquelicot
contre le
rasoir

telle grosse foule
hurle
la nuit va tout manger
os à moelle bombe
neutre
bonbonne malheureusement
plan d'eau plan de
mourants plan de feu plan
de rien
du temps où il t’a
vu
en souhaitant que tu
disparaisse de son
visage qui était le tien
souviens-toi
moyenne viande
cockpit de tripes
sarcophage de rage
de poitrine et de poils
une longue
cognée de
couleur
tombé dans l’escalier de
l’ADN automatique
gros parc HLM vieux
de mille ans
fenêtre tailladée
eczéma de lampe de bureau
où t'étais ton sang mamie
fruit des misères
fruit du froid
des hauts
aurore
se colle à n’être
sucs au sol
bac à vaisselles fermées
ombilical
et formica
manette de la télévision
séchée
ton âme mamie
tombée
à la renverse en
Sissi
l’impératrice

gras de
boeuf frites
anxieuses onctueuses
amphore de
survie fris
d’or des canettes des
rois mages
bleues ou vertes
en peux plus
en peux plus
un crocodile
de 18 kilotonnes
avale notre farine
avale
notre soupe en hiver
rentre dans la tête
avale notre
consolation
bouillie de
plastique sparadrap lilas voeux
de cerise
coeur en jasmin fourrure
irréelle
mare de margarine
massif d’huile je
les ai
aperçue dans le camion
jarre de roses livides
simples
barils de jambon
et de funeste vers
l’entonnoir

plaies au
gosier électrodes
mouvantes tapis de bain
pâteux
tapis de gencives sèches
des herbes d’haleine des
orties du cruel du cruaux du
cruel
va t’aimer va jusqu'à la
fin du monde t’
aimer à fond
il en restera bien quelque chose
l’été des caresses
le calme fragile les
chansons entêtantes
les mots doux
les choses roses
de toute façon
qu’on prenne le problème
il y a une sensation
qui colle de
cris brûlés
tout est voulu
imprécis
ce ne sera pas
étonnant

un chat à 100 degrés
celsius
prend son thé chaud
à la cannelle
les montagnes sont aigres
si aigres et maigres
j’ai cru voir c'était
un tortank qui
buvait
le souffle équarri de ses
soeurs
on le remplissait d’obus
on disait que c’était ça qu’il
fallait faire pour défendre
les intérêts
merde pourquoi
nuées d’hélices et un
vieux rafiot avec la charognes
du vieux monde souterrain dans
son ventre
navigue vers la planète de
Dark Vador
sombre comme
une descente au
enfer un tube de
dentifrice fasciste

ma membrane maman
qui s’apaise minerais
de Wattrelos
monceau de morceaux
d’étable à morale
perdus au bord de
la rivière depuis que
personne n’aime
qui a taché les
choses avec
son corps de puceron
pourri qui

poids plume
idéologues
schlinguant
la bouffe et le
coca
espèce de lumière
verglacée
la nuit où le plomb fondu
goutte des pylônes
comme l’or azur
des Aztèques
au départ je pensais
quelque chose dans le cœur
quelque chose dans Le Cœur
serait inépuisable
des dépouilles de silures
rampent au mur
deux trois rats intelligents vont
devenir humains
dans 1000 millions d’
années
à peu près
un monstre en images de
synthèse
dévore un
parking
comme une
ailes de poulet

coulis de brouillard
béton
armée dans le
firmament
ça fait que ta joue
est une
sensation éteinte
un feu d’
automne atome
c'est bizarre tu dis le gris
j’en veux plus et
il t’envahit
la barque à techno
déforme
les bébés caïmans
la nuit est
pleine d’
engrais
enfonce-toi dedans
deviens ton
iris un héron
picore des
grenouilles dans ta
tête et mets ses
pattes dans ta bouche et
de petits
poissons ectoplasmiques
déforment
tous tes ongles
écailles de
perche du nihil
pas vu l’effroi une
chape de métal
un rein de biche
fossilisé de l’
ancienne forêt qui était sous
la ville
les escargots aplatis
pancréas des trottoirs
elle
a des
cheveux plein de médicaments
et t'as dit dans tes côtes
il y a un
oiseau qui cogne
cogne cogne
pour sortir
c’est la masse masse
de molle elle
est ample
comme une boule de pain